L'actualité de la crise : LE CIRQUE CONTINUE SA TOURNÉE TRIOMPHALE, par François Leclerc

Billet invité

La France figure désormais sur la short list des pays dont la situation est problématique, et Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, vient de mettre en cause une règle des 3 % « écrite sur un coin de table », exprimant tout haut ce que tous savent en leur for intérieur : l’objectif est injouable ! Ce à quoi Pierre Moscovici a répondu – cela ne s’invente pas – « le président de l’Assemblée est entièrement d’accord avec moi [à propos du respect de la règle des 3 %], car une dette élevée favorise la rente au détriment des revenus des travailleurs et des entrepreneurs ». Le débat est cependant engagé dans la majorité sur un choc d’offre déjà rebaptisé choc de compétitivité, pour se gratter immédiatement la tête en se demandant ce que l’on entend bien par là. Sans oublier les subtiles interrogations émises à propos des déficits structurels du traité budgétaire. Ah, si tout n’était qu’affaire de sémantique !

Au rythme actuel, quel pays ne figurera pas prochainement sur cette liste ? Pas encore l’Allemagne, il est vrai, dont le gouvernement s’est pris tout seul les pieds dans le tapis en Grèce – ne voulant pas de sortie de la zone euro, mais n’acceptant pas de financer son maintien – tout en repartant à l’offensive à l’occasion du prochain sommet européen sur son terrain favori.

Le traité budgétaire ne suffit plus à Wolfgang Schäuble qui réclame maintenant une révision des traités européens dans l’urgence, grâce à la tenue d’une convention d’ici la fin de l’année, afin de renforcer la discipline budgétaire et notamment les pouvoirs du commissaire aux affaires économiques. « Davantage d’union budgétaire signifie automatiquement une limite de la souveraineté budgétaire nationale », vient-il de souligner. Il y a une logique à cela : le sauvetage de l’Espagne ne va pas pouvoir être repoussé éternellement, et il faut donner des gages au Bundestag, qui va être aussi sollicité pour accorder des aides ou des rallonges à Chypre et à la Grèce, en attendant le Portugal. Tout est affaire de tactique, voila qui explique bien des choses !

Mais l’engrenage fatal ne s’arrête pas là. Vittorio Grilli, le ministre italien de l’économie, s’inquiète des répercussions du sauvetage de l’Espagne sur les finances italiennes. La dette italienne a déjà augmenté de 4 points de son PIB en raison des prêts européens consentis à la Grèce, l’Irlande et au Portugal. L’Espagne représentera un point et demi de plus selon lui, en restant optimiste ! C’est tout le montage financier du FESF, et maintenant du MES, qui est en cause, les pays encore solvables devant financer ceux qui ne le sont plus. Tardive découverte d’une strangulation annoncée !

Ce genre de détails n’arrête pas le gouvernement allemand, qui continue de bloquer le projet d’union bancaire, au nom de la défense sans principe de ses banques. Adair Turner, le patron du régulateur britannique, vient tout à propos d’expliquer que sans cette union « la zone euro ne peut pas survivre » et les gouvernements espagnol et français ont bien réclamé qu’elle se fasse d’ici la fin de l’année. Mais Mario Draghi prédit qu’il faudra bien une année pour que tout se mette en place. L’important étant, selon lui, que « les marchés, les pays et les banques sachent que cet engagement sera respecté à une certaine date » ! Toujours et encore la magie des mots ! Il faut dire qu’Angela Merkel et David Cameron s’étaient auparavant entendus pour considérer que « davantage de travail devait être fait avant de parvenir à un accord ». Depuis, le gouvernement suédois est venu en renfort.

Michael Link,le ministre délégué aux Affaires européennes allemand, a lancé un avertissement à Herman Van Rompuy et à son rapport sur l’union politique, en ouverture du sommet européen : « Vous pouvez le tourner comme vous le voulez : qu’on appelle ça des ‘eurobills’, des ‘fonds de rédemption de la dette’ ou comme auparavant des ‘euro-obligations’, ce type d’émission de dette commune ne pourra se faire avec notre gouvernement », ajoutant que « celui qui propose des choses, quel que soit le domaine, qui pour certains ne sont pas acceptables, ne fait que conduire à un nouveau sommet qui donnera une impression de division ».

Quand les fauves vont entrer en piste, les clowns vont à nouveau paniquer.

FUKUSHIMA, LA FATALITÉ NUCLÉAIRE vient de paraître aux éditions « Osez la République sociale ! » [148 pages – 11 euros.] Vente en ligne ici

45 réponses sur “L'actualité de la crise : LE CIRQUE CONTINUE SA TOURNÉE TRIOMPHALE, par François Leclerc”

  1. Je me disais qu’ici en BE; le pôvre Elio n’avait de socialiste que le nom dans la mesure ou il était bien obligé de composer avec les « forces » néo libérales de la N.V.A et du V.O.K.A
    mais cependant….
    Quand je lis ceci :
    http://www.liberation.fr/politiques/2012/10/16/uvres-d-art-et-isf-les-deputes-ps-ne-voteront-pas-l-amendement_853583
    Celà
    http://www.liberation.fr/economie/2012/10/15/laurence-parisot-certains-patrons-sont-dans-un-etat-de-quasi-panique_853289
    Puis encore ceci
    http://www.liberation.fr/economie/2012/10/12/pour-berlin-il-n-y-a-pas-d-alternative-a-la-reduction-de-la-dette_852729
    Et tout le reste….
    Je me dis…Bon,…Ok…Laissons donc les fauves entrer en piste puisque c’est ce qu’ils veulent.

    1. Je me dis…Bon,…Ok…Laissons donc les fauves entrer en piste puisque c’est ce qu’ils veulent.
      Je me le dis aussi mais nul doute que je serai plus sereine si je savais que le dompteur est juste a côté avec un fusil tranquilisant à la main !

  2. Nouveau projet dictatorial des Allemands en plein délire:

    Germany shocks EU with fiscal overlord demand.
    Germany has stated its exorbitant price for keeping Greece in the euro and agreeing to mass bond purchases by the European Central Bank.

    There must be an EU “currency commissioner” with sweeping powers to strike down national budgets; a “large step towards fiscal union”; and yet another EU treaty.

    Finance minister Wolfgang Schaeuble dropped his bombshell in talks with German journalists on a flight from Asia, and apparently had the blessing of Angela Merkel, the chancellor. “When I put forward such proposals, you can take it as a given that the chancellor agrees,” he said.

    http://www.telegraph.co.uk/finance/financialcrisis/9613384/Germany-shocks-EU-with-fiscal-overlord-demand.html

  3. Qui sont les premiers qui sortiront du chapiteau pour aller fumer une clope ?

    ( PS : j’ai repris l’image , bien que fuyant le tabac , et c’est vrai que lacher les fauves au milieu de la piste risque de devenir la seule issue )

    A moins qu’on ne soit entrain de nous couper la piste Europe en 2 .

    Les anglais ne vont plus savoir quoi faire s’ils ne peuvent plus compter sur un oncle Sam à la soupe populaire .

  4. au vu de toutes ces tergiversations se contredisant les unes des autres, peut-être que l’effondrement de l’euro sera-t-il pour cette année encore?
    Voila une façon de réaliser une sorte de fin de monde à la Nostradamus?

  5. On est très loin de  » la main invisible des marchés  » qui devait tout auto réguler !
    Mais même dans la déconfiture actuelle, l’ultra libéralisme , l’ ultra capitalisme le plus dur , n’oublie pas de réclamer la privatisation de tout ( c’est pour son avenir , quand celui ci redeviendra plus favorable…)
    Tout ceci s’inscrivant bien entendu dans la stratégie du choc et la montée d’un capitalisme du désastre ( Naomi Klein ) .
    Dans sa dernière note du 15 octobre du LEAP 2020 , mr Bianchéri souligne ( et ce n’est pas la première fois ) qu’il y a en Europe un besoin urgent de démocratie . Mais comme un débat entre Paul Jorion avec mr Franck Bianchéri ne semble apparemment pas possible , j’aimerais que ce mr Bianchéri nous dise comment concilier démocratie et TESCG ( entr’autre )

    1. Ce n’est qu’une impression, mais de retour d’Italie, je me rends compte de la différence flagrante entre la France et l’activité économique de l’ Italie.
      Contrairement à nous, elle a su garder un tissus de PME bien plus dense que par chez nous, et ce dans tous les domaines ,notamment dans l’agro-alimentaire où les grands groupe sont moins présents qu’en France. Pas de mégas centres-commeciaux tous les 25kms comme dans l’Hexagone.
      Normal dans ces conditions que le déficit de leur balance commerciale soit si peu élevée.

      1. La France importe 20 % de plus qu’elle n’exporte , déficit 50 milliards sur 250.
        Que font les français ? c’est le seul pays qui ait une balance aussi déficitaire de toute la zone euro.
        C’est dramatique nous envoyons chaque année 100 milliards à l’étranger pour rien + 50 milliards d’intérêts des dettes.
        La france est le pire pays de toute l’europe , çà va très mal finir.

      2. Vos impressions puisque vous étiez là bas ?
        Ca bouge ? Les gens sont remontés, motivés ? Ils ont compris, toute classe confondue ou tout cela les mène ?
        Je demande parce que j’ai une nièce qui était en Grèce et qui est revenue sans trop avoir perçu que les choses allaient aussi mal que ça.

      3. Pour l’Italie comme pour tous les pays européens, une amélioration du solde commercial avec une éventuelle resistance du secteur industriel à l’export (vers les pays hors eurozone avec un € affaibli – et couplée en Italie à une forte baisse des importations) ne compensera en rien les effets sur l’emploi de la chute d’activité du secteur des services gros consommateurs de MO faiblement productive, non concurrenciels, essentiellement tournés vers l’économie résidente, qui plonge sévèrement du nez partout en UE. En 2008/2009 malgré des services financiers en capilotades le secteur des services avait joué un rôle relativement protecteur (moins 2%seulement) vis à vis de l’emploi en regard de la chute d’activité industrielle (moins 15% en 2009 pour l’industrie manufacturière). C’est fini. Austérité aidant, la courbe de l’indice markit des services vient de croiser à la baisse celle de l’indice industriel. Et l’emploi il est là, en Italie comme ailleurs.

      4. Ah les services !!!!!!!!!!!!!!! chaque français caresse son voisin…….çà ne produit rien en plus çà coute.
        Feraient mieux de vendre la bouse après le lait.

      5. Que font les français Bertrand?
        Ils (se) font sacrifiés par leur bourgeoisie nationale plus que les autres (enfin, plus…, ici, dans le sud de la Belgique, c’est fait depuis un siècle et consommé depuis 20 ans).

      6. Ils ont un autre atout la structure des entreprises
        est moins lourde. Moins de cheffayont pour conserver le
        pouvoir. opérateurs mieux formés. turn over plus faible.

        La France a pris le virage : Quand l’industrie se politise.

  6. Et maintenant, c’est règlements de compte à OK Corral !

    Hier, le service de presse de la Commission Européenne a annoncé, sur ordre de son président Manuel Barroso, la démission du commissaire à la santé et la consommation, le Maltais John Dalli, sur des présomptions de trafic d’influence (du lobbying, quoi). Sauf que l’affaire vient de rebondir, John Dalli ayant démenti avoir démissionné…

    Nous savions déjà que la Commission Européenne ne détenait pas les clés du pouvoir en Europe, nous savions déjà que son président Manuel Barroso n’avait aucun poids dans la prise de décision au sommet de l’Europe, eh bien maintenant qu’il a tenté – en vain – de faire d’une annonce officielle de démission un fait accompli, nous savons aussi maintenant qu’il n’a pas le moindre pouvoir au sein même de la Commission Européenne.

    Reste à savoir pourquoi cet homme qui, à défaut de détenir la réalité du pouvoir, pouvait passer aux yeux de la grande masse des Européens, comme l’une des figures les plus éminentes de l’Europe auréolée de son tout frais et tout pimpant prix Nobel de la paix, a ainsi pris le risque de subir pareil camouflet, pour lui, pour l’institution qu’il préside, et pour ce qu’elle représente, l’Europe.

    Qu’est-ce qui le perturbe à ce point, pour qu’il ait pris pareil risque, tenter de démissionner un de ses collaborateurs, un autre commissaire européen, pour lobbying ? A Bruxelles ?

    http://www.neurope.eu/article/dali-denies-resignation-pre-announced-barroso-full-statement

    1. http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-12-788_en.htm

      […] The final OLAF report and its recommendations are being sent by OLAF to the Attorney General of Malta. It will now be for the Maltese judiciary to decide how to follow up.
      After the President informed Mr Dalli about the report received from OLAF, Mr Dall decided to resign in order to be able to defend his reputation and that of the Commission. Mr Dalli categorically rejects these findings. […]
      Mr Giovanni Kessler, Director-General of OLAF will be available in the press room after the midday briefing tomorrow.

      Apparemment il a pas vraiment le choix le Dalli en question…
      PS : fiche wiki de John Dalli : « Le 16 octobre 2012, il démissionne de son poste suite à un rapport de’OLAF (Office européen de litte antifraude) faisant état de possible trafic d’influence. Ces accusations sont rejetées par Mr Dalli qui indique vouloir défendre sa réputation. »

      1. N’importe qui peut mettre à jour les fiches Wiki de n’importe qui aujourd’hui. Si John Dalli affirme ne pas avoir démissionné, c’est qu’il n’a pas démissionné. Surtout pour un possible trafic d’influence. Possible. C’est l’Office Européen de Lutte Antifraude qui le dit lui-même. Possible, mais pas prouvé. A ce compte-là, tout est d’ailleurs possible. Il est possible que la classe politique européenne toute entière soit manipulée par de grands d’intérêts financiers. A ce que je sache, elle n’a pas démissionné en masse pour autant. Ce serait une grande première qu’un commissaire européen démissionne pour un possible trafic d’influence, dans une ville où les lobbys de toutes sortes ont pignon sur rue, et se font rémunérer pour leurs services au vu et au su de toute le monde. Donc je repose la question : pourquoi Barroso a-t-il sommé le service presse de la Commission Européenne d’annoncer une démission qui n’a pas eu lieu ?

      2. Goliath,

        N’importe qui peut mettre à jour les fiches Wiki de n’importe qu aujourd’hui.

        Pas n’importe qui en l’occurrence. Allez j’te livre un scoop exclu Lulu. Les noms des deux sous-fifres de la Commission chargés de modifier les fiches wiki selon le bon-vouloir de Barroso : Dupont et Dupond.
        Deuxième exclu Lulu ! Il se murmure dans les couloirs de Bruxelles que les « Dt & Dd » de Barroso, comme on les nomme communément, auraient modifié la fiche wiki de Dalli dès avant l’annonce de leur mentor lusitanien – et même qu’ils auraient auparavant et très balourdement falsifié la fiche de Dali Salvador…
        De première main tout ça et très zotorizé…
        Ps : sur le pourquoi de l’empressement de notre Durraô, Julien t’a très synthétiquement répondu à merveille, Goliath.

      3. Vous pouvez persifler autant que vous voulez.

        Vous croyez vraiment que c’est ce commissaire qui vient de déclarer qu’il ne comptait pas démissionner, et qui n’a pas démissionné, ou son assistante, qui ont mis à jour cette biographie en précisant qu’il a démissionné hier, alors qu’il ne l’a pas fait ?

        Il n’est même pas question ici – la question de la fiche Wikipédia – de savoir si cette démission annoncée s’imposait, mais de la manière dont fonctionne cet outil collaboratif, où des données personnelles (la biographie d’un individu, c’est tout de même quelque chose de personnel) peuvent être modifiées, créées, inventées,… sans que les personnes concernées au premier chef aient été consultées au préalable.

        La simultanéité même du procédé devrait interpeller. Sa page Wikipédia a été modifiée en temps réel ! Je suis désolé, il y a bien eu des gens pour avoir l’idée de modifier cette biographie sur Wikipédia presque simultanément à l’annonce du service de presse de la Commission européenne. Qui ?

        Et puis, ce n’est pas comme si des affaires de ce genre n’avaient pas précisément défrayé la chronique dernièrement, notamment à l’occasion des dernières législatives où les biographies évoluaient au gré des affinités électorales de rédacteurs plus ou moins anonymes.

      4. « Persifler », cher David philistinant ? C’est moi le persifleur sur le coup ? Allez, range ta fronde à moucherons, tu vas finir par te faire mal, menfin… plus mal encore j’veux dire… t’es off David off.

      5. Boarf, je ne vous apprendrai pas que le persiflage pouvait s’avérer dangereux quand les offensés pouvaient encore convoquer les impétrants en duel. Aujourd’hui…

      6. Allez bonsoir Thierry la fronde…

        […] Le président de la Commission ne lui a pas laissé le choix.
        « Il faut souligner que le rapport indique qu’il n’existe aucune preuve de mon implication dans un quelconque méfait » se défend John Dalli dans une vidéo
        Une entreprise suédoise aurait été approchée par un entrepreneur maltais qui disait pouvoir influencer le commissaire pour favoriser une proposition de loi sur les produits du tabac.
        Pour le directeur-général de l’ OLAF, Giovanni Kessler, John Dali savait ce qui se tramait. « Nous avons tout un tas de faits, de preuves circonstancielles réunies au cours de l’enquête auprès de sources diverses, obtenues à partir de plusieurs moyens d’investigations”
        Le trafic d’influence concerne la levée de l’interdiction de vente dans l’Union du snus, une poudre de tabac dont la vente n’est autorisée qu’en Suède et en Norvège. Un député maltais qui pourrait être impliqué dans l’affaire a aussi démissionné de ses fonctions hier soir.

        http://fr.euronews.com/2012/10/17/commission-europeenne-john-dalli-revient-sur-les-conditions-de-sa-demission/

  7. @ David
    La notion de « faute grave » utilisée dans le privé pour licencier une personne incompétentes ou malhonnête devrait s’appliquer aussi dans ces structures, qu’elles soient politiques ou non.
    Pourquoi ne s’applique t’ elle pas dans ces organismes ?
    Poser la question c’est en partie y répondre.
    Pour exemple cette anecdote du directeur de l’aéroport de Limoges, qui s’était créé une CV de toutes pièces en grugeant tous les intervenant et n’avait pas les diplômes requis pour ce poste.
    Cela ne l’a pas empêché de faire son job correctement avant d’être licencié….
    comme quoi la compétence…..

    1. @ erde

      Puisque vous parlez de faute grave, vous devez savoir que la faute, puisqu’elle est grave, doit être prouvée par l’employeur. Ici, la faute n’est absolument pas prouvée. L’Office Européen de Lutte Antifraude le reconnaît lui-même, puisqu’il parle de possible trafic d’influence. Et il est « démissionné » d’office ? Enfin, « démissionné », il ne l’est pas, c’est le service presse qui s’est avancé un peu vite sur ordre de Barroso.

      C’est un petit peu comme si, pour faire le parallèle avec une autre affaire récente qui a fait grand bruit, le Procureur de la République avait classé sans suite le dossier d’espionnage des trois cadres soupçonnés d’espionnage chez Renault et que leur employeur les ait quand même licenciés pour faute grave, en convoquant la presse, au motif de soupçons d’espionnage. A la rigueur, on pourrait comprendre que leur employeur leur ait demandé de signer des contrats de rupture conventionnelle, en arguant que compte tenu des soupçons qui pesaient sur eux, la confiance était rompue, et que la séparation se fasse discrètement, mais pas qu’elle soit annoncé à grand fracas.

      Ce n’est qu’un soupçon, le Procureur a classé le dossier sans suite, mais je vous vire quand même pour faute grave ? Et d’ailleurs c’est ce qu’il s’est passé, mais pas dans cet ordre, puisqu’ils ont été blanchis après coup par la justice. Il se passe exactement la même chose dans le cas de ce commissaire. On le vire d’abord, ou disons qu’on essaie de créer un fait accompli, et on espère que l’affaire se dénouera d’elle-même rapidement. En fait on espère que ce commissaire démissionnera dans la foulée comme Renault avait sans doute espéré que ces cadres accepteraient d’avoir été traînés dans la boue sans piper mot.

      On espère en substance que ce commissaire ne prendra pas le risque en s’obstinant à ne pas démissionner de décrédibiliser la Commission Européenne comme Renault escomptait bien que ces cadres ne prendraient pas le risque de décrédibiliser leur employeur. Il fallait y penser avant ! Avant de les traîner dans la boue ! Mais pourquoi au juste se sont-ils obstinés sinon parce qu’ils se savaient innocents ? Et pourquoi ce commissaire s’obstinerait-il s’il ne savait pas innocent lui aussi ?

      1. Gogoliath, « Puisque vous parlez de faute grave, vous devez savoir que la faute, puisqu’elle est grave, doit être prouvée par l’employeur… ». Que dalle. T’as jamais eu d’employé « indélicat », et/ou ne l’a jamais été. Tu saurais sinon que, le plus souvent la démission du fautif ou son licenciement sans indemnité ni pot de départ est la suite logique de la révélation des faits avérés en interne à la boite. Souvent pour le plus grand bien de l’employé fautif d’ailleurs, puisqu’il échappe ainsi aux poursuites judiciaires, ce qui ne semble pas devoir être le cas du Dalli maltais qui aurait sans doute été mieux inspiré de prendre discrètement et opportunément la porte de sortie bien avant que la plainte des « Allumettes Suédoises » fabricant leur snus (d’la chique quoi) ne soit rendue publique qu’il fût ou pas de bonne foi…

      2. Gogoliath ? Comme gogol c’est bien cela ?

        Sur le fond, vous êtes en train de dire, si je vous suis bien, que les licenciements pour faute grave sont le plus souvent justifiés. Non. Vous êtes écoeurant de malhonnêteté en disant cela. Vous connaissez beaucoup de banquiers qui ont été licenciés pour faute grave ces dernières années ?

        Cela fait bien longtemps que la faute grave est devenue l’arme de prédilection des patrons peu scrupuleux désireux de se débarrasser de salariés compétents, honnêtes, mais chiants, des salariés manquant « d’esprit d’équipe ». C’est une manière d’attendrir la viande avant de la pousser vers la sortie. On l’atteint dans son honneur, et cerise sur le gâteau, la gravité des fautes alléguées permet à l’employeur de chasser immédiatement des locaux le salarié.

        Pas le temps de faire ses cartons.
        Pas le temps de récupérer ses dossiers.
        Pas le temps de préparer sa défense.
        Pas le temps de contacter ses collègues.

      3. C’est tout ce qu’il te reste vigneron, l’injure au bord des lèvres comme substitut à l’argumentation ? 😉

      4. Estime toi heureux d’avoir ces restes, c’est très bien payé pour ton rata moins débectant que débilissime et qui, pour le coup, n’insulte pas tout juste mais offense tout court l’intelligence humaine dans son entièreté. Sans sourire, les miens sont trop chers.

  8. Il fallait oser le dire:
    F.Hollande: « nous sommes tout près » d’une sortie de crise de la zone euro

    Mis en ligne le 17/10/2012 à 11h29 (dans « la libre Belgique »)

    PARIS (AFP)

    « François Hollande a estimé que les pays de l’Union européenne étaient « tout près » d’une sortie de crise de la zone euro, dans un entretien à plusieurs journaux européens, dont Le Monde, donné à la veille d’un nouveau sommet à Bruxelles.
    « Sur la sortie de la crise de la zone euro, nous en sommes près, tout près. Parce que nous avons pris les bonnes décisions au sommet des 28 et 29 juin et que nous avons le devoir de les appliquer, rapidement », déclare le président.
    « D’abord, en réglant définitivement la situation de la Grèce, qui a fait tant d’efforts et qui doit être assurée de rester dans la zone euro. Ensuite, en répondant aux demandes des pays qui ont fait les réformes attendues et qui doivent pouvoir se financer à des taux raisonnables. Enfin, en mettant en place l’union bancaire », détaille-t-il.
    « Je veux que toutes ces questions soient réglées d’ici à la fin de l’année. Nous pourrons alors engager le changement de nos modes de décision, et l’approfondissement de notre union. Ce sera le grand chantier au début de l’année 2013 », déclare encore le chef de l’Etat.
    « Le pire – c’est-à-dire la crainte d’un éclatement de la zone euro -, oui, est passé. Mais le meilleur n’est pas encore là. A nous de le construire », ajoute-t-il. »

    Renversant d’optimisme notre président ou bien de légèreté ?

    1. Le plus révoltant là dedans, c’est l’enfilage de clichés permanents, à dégouter n’importe qui de la langue française. Totalement creux et vain. Après 30 ans de politique, François Hollande n’a pas appris à trouver les mots justes, les mots qui clairement ordonnés sont suffisamment modulés pour laisser passer l’émotion qui convient à un grand dessein et de nobles objectifs. Ce qui prouve bien qu’il ne possède ni les uns, ni les autres.

      1. Ô Contempteur Grand Défenseur de la Langue Française,

        Le plus révoltant là dedans, c’est l’enfilage de clichés permanents à dégouter n’importe qui de la langue française.

        Pour les longs colliers d’éculé sempiternel, l’hôpital vs la charité, vieux, ça te cause ?
        Et dis moi, un grec qui n’aurait pas ton goût immodéré du lyricoverbeux politicomimile « voiscommej’causebien aux trouducs de votants », la traduction hellène de « la Grèce, qui a fait tant d’efforts et qui doit être assurée de rester dans la zone euro », tu crois qu’il comprend ?

      2. @Vigneron

        C’est vrai qu’en matière de clichés tu es un maître et je ne crois pas avoir vu plus commun que cette pseudo langue de gouape que tu t’obstines à développer, pour larder avec constance tes petits camarades de blog. Ton personnage, à part un ennui épais, ne suscite en moi que 2 questions. Comment peux-tu être aussi peu sûr de toi pour agresser autant ? Prends-tu ne serait-ce que le temps de dormir, à la cadence ou tu déverses ta bile sur le malheureux blog de Paul Jorion ?

  9. Il faut discipliner les peuples, Merkel a tout à fait raison. D’ailleurs, les peuples étaient déjà d’accord pour voter « oui » au carcan européen. S’ils sont assez cons pour se satisfaire de perdre leur autonomie, de se laisser enfermer dans la vierge de fer de l’austérité et de faire établir leur budget par la Commission UE, Merkel a bien raison de taper sur la table pour que les peuples continuent à foncer devant elle vers le mur. En bon ordre.

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